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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 19:26

Aujourd’hui, je suis allée m’acheter des céréales et une célèbre boisson gazeuse américaine, choses essentielles à ma survie. Devant moi à la caisse, un homme, dans les 45-50 ans. Ses vêtements sont troués. Il a les cheveux sales et il émane de lui un mélange d’alcool, de tabac froid et de transpiration. Il me regarde de ses yeux brillants, bleus mais injectés de sang. Il me sourit : ses dents sont dans un état à faire trembler n’importe quel dentiste. Pourtant son regard et son sourire sont chaleureux. « Tu manges des céréales Lion ? Fais attention, tu risques de rugir au petit déjeuner demain matin » La caissière et le gentil petit couple bourgeois en caisse me regardent alors, sourire en coin, avec un air de « Mais il a un problème, celui-là ? » Moi, je regarde droit dans les yeux l’homme et lui réponds que ça m’importe peu de rugir puisque j’adore ces céréales. Puis, s’engage la discussion. « Et tu prends ça avec quoi ? Du lait ? » « Non. Du café, c’est meilleur. » « Moi aussi, je les prenais comme ça. Mes enfants, eux, les mangeaient avec un bol de lait bien chaud. Maintenant, je me demande ce qu’ils deviennent. Ma femme est partie avec eux quand j’ai perdu mon boulot mais que veux-tu ? C’est la vie, hein ! » « Oui, c’est la vie » La caissière me jette un regard avec une moue de dégoût comme si j’étais folle de parler à ce genre de personnage. Elle passe les articles de l’homme : deux bières. Lui, sort une poignée de centimes et lui tend. « Il manque dix centimes, là ! » Je vois l’homme perdre son sourire et là, même si certains critiqueront mon geste, je prends une pièce de dix centimes qui traine dans mon portefeuille. Facile à trouver, il est souvent vide… La caissière accepte non sans marmonner la pièce et l’homme est libre de prendre ses bières et de partir. Il s’en va en me remerciant : « Je ne crois pas en dieu mais je suis sûr que ce geste te sera rendu d’une manière ou d’une autre. »

 

Plus tard, je suis à la FNAC pour m’acheter un radio réveil. Mon budget est plus que serré mais avec mon portable HS, c’est la seule solution pour que je puisse me réveiller à l’heure pour aller en cours. Alors que je regarde le modèle le plus bas de gamme, le premier prix FNAC et que je fais mes comptes pour le mois dans ma tête, une fille de 14 ans environ portant un sac à main dont la vente me permettrait d’acheter 5 radios-réveil, accompagnée de sa mère et d’un vendeur discutent à propos d’une station d’accueil I-pod radio-réveil. « Celui-ci, c’est le tout dernier modèle avec affichage de l’heure au plafond si vous appuyez sur ce bouton… » « Ouais. Je sais déjà tout ça ! Allez, maman, tu me le prends ? Comme ça je pourrais me réveiller avec la chanson que je veux parce que sur mon portable j’ai pas trop de mémoire pour mettre mes chansons » « Je veux bien, ma chérie mais par contre tu n’auras ton MacBook que le mois prochain. » « Hein ? Mais pourquoi ? Tu m’avais dit que je l’aurais ? » « Oui mais même si on a les moyens, ça va faire beaucoup d’un coup, tu sais » « Putain mais je le veux maintenant mon ordi et je veux ça aussi. (…) » Je vous épargne la fin de la dispute entre la mère et la fille. Le vendeur sourit devant ma mine affligée et mon regard noir. Je lève les yeux aux ciels et lui chuchote un bonne chance avant d’aller en caisse payer. Je me mets en route pour rentrer chez moi en maudissant cette gamine gâtée pourrie. Un groupe de mendiants m’interpellent. Parmi eux, l’homme de la caisse. Il avance vers moi et me tend une pièce de dix centimes. « Comme ça on est quittes. » Je la refuse. Il insiste et me dit de rentrer chez moi déguster mes céréales avec mon café. Je me résigne et repars en lui promettant de lui donner un peu de sous quand je le recroiserais si je reçois mes bourses.

 

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Oui ! Cette mer(de)veille côute 50 euros.

 

 

 

 

Libre à vous de penser que je suis stupide. Seulement, cet homme dégageait quelque chose et l’altruiste que je suis avait envie de l’aider. Je n’en veux pas à cette fille d’être riche mais juste de se comporter comme elle l’a fait. Il y a des riches, des pauvres et des entre-deux, c’est ainsi depuis le début de l’humanité. Même Lucy, l’australopithèque devait crâner devant ses congénères velus car elle avait deux silex de plus que les autres. J’ai appris à accepter cette situation. J’ai longtemps eu envie de lutter contre ça.  Je suis une communiste, voyez-vous. J’aspire à un monde sans classe ni commerce ni argent où les différents moyens de production seraient mis en commun et gérés par la population elle-même afin de répondre aux besoins de chacun. « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » disait Marx. Ainsi, chacun travaillerait selon ses moyens physiques et mentaux pour que chacun puisse satisfaire ses besoins. Et oui, oubliez Staline et tous ces autres qui se sont revendiqués communistes. Là est le vrai principe du communisme. Bien sûr, une telle société ne peut voir le jour actuellement excepté sous forme d’un état en complète autarcie peuplé de gens désintéressés, capables de travailler pour eux mais aussi pour les autres, acceptant de ne pas avoir de propriété propre. Cependant, je crois et j’espère que dans quelques générations, notre monde ressemblera à cela. En effet, la mise en place d’un tel système doit se faire par étapes pour laisser à l’être humain le temps d’évoluer et d’accepter de tels principes. Bref. Fin de mes élucubrations. Bonne journée/soirée/nuit  ! (rayez les mentions inutiles)

 

d69d33b8dd.jpg                                                                           Lucy qui se la pète ! Regardez moi ça !

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